Le Canada impose un plafond de 35 % aux émissions du secteur pétrolier et gazier d’ici 2030

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- Nouvel objectif d'émissions:Le Canada fixe un objectif de réduction de 35 % des émissions du secteur pétrolier et gazier d’ici 2030 (sur la base des niveaux de 2019), en mettant l’accent sur la réduction de la pollution plutôt que sur la réduction de la production.
- Système de plafonnement et d'échange de droits d'émission:Alloue des quotas d’émission, encourageant le réinvestissement dans des technologies plus propres et fournissant des compensations pour les installations à fortes émissions.
- Objectifs économiques et environnementaux:Le plan prévoit une croissance de la production de 16 % d’ici 2030 et comprend 12.5 milliards de dollars en crédits d’impôt pour soutenir la capture du carbone, améliorant ainsi la position du Canada dans le domaine de l’énergie propre.
- Réactions industrielles et politiques:Les provinces et les groupes industriels ont exprimé des inquiétudes économiques, tandis que les groupes environnementaux réclament un calendrier accéléré.
La réglementation proposée par le gouvernement canadien vise à réduire les émissions du secteur pétrolier et gazier de 35 % d'ici 2030, par rapport aux niveaux de 2019. Le ministre de l'Environnement, Steven Guilbeault, a précisé : « Cela vise la pollution, pas la production » soulignant que le plafond soutient l'engagement du Canada envers la neutralité carbone d'ici 2050

Un système de plafonnement et d’échange pour stimuler l’investissement
Le nouveau système de plafonnement et d’échange de quotas d’émissions attribue des quotas d’émissions aux installations, récompensant ainsi les entreprises qui réinvestissent leurs bénéfices dans des projets de décarbonisation. Les installations à fortes émissions peuvent soit acheter des crédits auprès d’entreprises plus efficaces, soit contribuer à un fonds de décarbonisation, compensant ainsi jusqu’à 20 % des émissions.
Le secteur pétrolier et gazier canadien, qui a enregistré 66.6 milliards de dollars de bénéfices en 2022, sera encouragé à réorienter ses bénéfices vers des technologies qui réduisent les émissions de gaz à effet de serre. Jonathan Wilkinson, ministre des Ressources naturelles du Canada, a fait remarquer que « si l’on commence à aller au-delà de ce qui est réalisable, on passe d’un plafond d’émissions à un plafond de production », soulignant l’équilibre entre la réduction des émissions et la croissance de la production.
Équilibrer les réductions d’émissions avec la croissance de la production
Le Canada prévoit une augmentation de 16 % de sa production de pétrole et de gaz d'ici 2030, même avec le plafonnement des émissions. Le plan vise à garantir que les installations continuent de répondre à la demande mondiale, tout en réduisant leur impact environnemental et en renforçant la position du Canada dans le domaine de l'énergie durable.
Focus sur le méthane et la capture du carbone
La réduction des émissions de méthane et le captage et stockage du carbone (CSC) sont au cœur de la nouvelle réglementation. Bénéficiant d'un crédit d'impôt de 12.5 milliards de dollars, les projets de CSC représentent un secteur en pleine croissance pour le Canada, qui accueille déjà un sixième des projets à grande échelle du monde. « Les réductions des émissions de méthane représentent une opportunité importante pour réduire les émissions de GES à faible coût et à fort impact », Guilbeault mis en évidence, soulignant que le méthane est un domaine d’intérêt à faible coût et à fort impact.
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Prochaine étape et consultation de l'industrie
Le projet de règlement est ouvert aux commentaires du public du 9 novembre 2024 au 8 janvier 2025. Alors que certains intervenants de l’industrie, comme l’Association canadienne des producteurs pétroliers, ont exprimé leur inquiétude quant au fait que le plafond pourrait décourager les investissements, les défenseurs de l’environnement réclament un calendrier plus rapide. « Les règles doivent entrer en vigueur plus tôt que le calendrier proposé de 2030 », a déclaré Environmental Defence. La réglementation définitive est attendue en 2025, à l'issue de cette période de consultation et de participation.
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