• Depuis 2004, Google.org et les Googlers ont engagé près de 6 milliards de dollars de financement et fourni 4.4 millions d'heures de bénévolat dans le monde.
• Le soutien a été étendu à plus de 3 600 organisations dans plus de 160 pays, couvrant des domaines allant de l’éducation à la recherche scientifique et à la résilience communautaire.
• Les efforts des bénéficiaires utilisant l’IA font état de réductions moyennes de deux tiers du temps et de moitié du coût pour obtenir des résultats.

À Mountain View, en Californie, la branche philanthropique de Google a publié aujourd'hui son rapport d'impact 2025, offrant un aperçu détaillé de la manière dont l'entreprise déploie capitaux, talents et technologies pour relever les défis mondiaux. Ce document révèle à la fois l'ampleur et l'ambition de l'entreprise, et invite à un examen approfondi de son efficacité, de sa gouvernance et de son alignement sur les priorités ESG à l'échelle mondiale.

Financement, portée et orientation stratégique

En deux décennies, Google.org et ses employés ont investi près de 6 milliards de dollars dans des initiatives associatives, universitaires et citoyennes. Les contributions bénévoles et pro bono dépassent 4.4 millions d'heures, soit l'équivalent, selon les calculs de l'organisation, de plus de 2 100 années de travail. Cet effort a permis de mobiliser des actions dans plus de 160 pays et dans les 50 États américains, soutenant un réseau de plus de 3 600 partenaires.

Google.org structure ses actions autour de trois axes principaux : Connaissances, compétences et apprentissage ; Progrès scientifique ; et Communautés plus fortes. Rien que dans le domaine de l'éducation et du développement des compétences, les bénéficiaires ont sensibilisé 28 millions d'étudiants, formé 4.1 millions de personnes à des emplois à forte croissance et soutenu 456 000 emplois dans des petites et moyennes entreprises.

Dans le domaine des travaux scientifiques et axés sur l'IA, le rapport met en lumière 16 000 bourses de recherche distribuées à plus de 1 700 institutions dans 99 pays. Les bénéficiaires affirment notamment que les outils d'IA leur ont permis de réduire la durée des projets de plus des deux tiers et de diminuer les coûts d'environ la moitié.

Sur le plan communautaire, Google.org revendique le soutien de plus de 140 millions de personnes en situation de crise, de 15 millions d'apprenants en éducation aux médias et de 1.5 million de bénéficiaires de programmes de cybersécurité et de sécurité numérique.

Google s'appuie également sur sa gamme de produits : plus de 18 milliards de dollars de dons de produits en nature, l'accès à Google pour les organisations à but non lucratif et des subventions publicitaires pro bono ont généré 14 milliards de visites de sites Web vers des plateformes à but non lucratif.

Gouvernance, leviers et confiance institutionnelle

Google.org souligne que son modèle philanthropique ne se limite pas aux subventions ; il orchestre des collaborations intersectorielles et mobilise les ingénieurs et les outils produits de Google pour atteindre des objectifs sociaux. Les employés boursiers peuvent consacrer jusqu'à six mois à des missions à but non lucratif.

Elle a également lancé le Fonds d’opportunités en matière d’IA, doté de 120 millions de dollars américains, visant à élargir l’accès à l’éducation et à la formation en IA, en particulier sur les marchés mal desservis.

Pourtant, pour les acteurs institutionnels de l'ESG, des questions persistent : quelle est la transparence des critères de sélection des bénéficiaires ? Quels indicateurs valident la causalité plutôt que la corrélation dans les résultats annoncés, tels que les réductions de coûts et de temps ? Et comment les biais, la confidentialité des données et la gouvernance locale sont-ils traités dans le déploiement de l'IA ?

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À la une : CottonAce et Climate-AI au niveau des exploitations agricoles

L'un des cas présentés est CottonAce, développé par Wadhwani AI avec le soutien de Google.org. Cette application pour smartphone fournit aux agriculteurs indiens des conseils de gestion des nuisibles basés sur l'IA. Le rapport fait état d'une augmentation de 20 % des bénéfices des agriculteurs et d'une réduction de 25 % de l'utilisation de pesticides.

Bien que modeste en soi, il illustre la manière dont les outils numériques peuvent favoriser des résultats sensibles au climat à grande échelle, s’ils sont déployés sur des zones géographiques plus vastes dans le cadre de solides garanties de gouvernance locale.

Ce que les dirigeants et les investisseurs devraient noter

Pour les dirigeants et les responsables ESG, plusieurs points à retenir se dégagent :

• La philanthropie comme capital stratégique. Google.org opère à l'intersection de la technologie et de la vocation sociale, confirmant ainsi que le déploiement de capitaux profondément alignés peut étendre les discours ESG des entreprises au-delà de la conformité, pour inclure l'innovation.
• L'IA, à la fois catalyseur et risque. Les rapports des bénéficiaires sur la réduction des délais et des coûts placent la barre plus haut, mais exigent également un examen approfondi : qui audite les modèles et comment l'équité est-elle intégrée ?
• Évolutivité vs profondeur. Un grand nombre de projets suscite l'intérêt, mais la profondeur et la durabilité de l'impact méritent une attention particulière. L'évaluation continue n'est pas facultative.
• Partenariats plutôt que cloisonnement. Le modèle repose sur l'association de capacités internes (ingénieurs, produits) et de connaissances externes du domaine, notamment dans les régions à faible revenu où la légitimité locale est essentielle.

Pertinence mondiale et prochaines frontières

Le rapport 2025 de Google.org confirme que la philanthropie technologique mondiale est désormais un pilier majeur de l'architecture des financements ESG et climatiques. Il offre un modèle, non dénué de défis, pour intégrer capitaux, produits et personnes afin d'obtenir des résultats.

Alors que les gouvernements des pays du Sud se mobilisent pour les infrastructures numériques, ces modèles hybrides pourraient rivaliser d'influence et de surveillance avec les investissements publics et multilatéraux. Pour les leaders du développement durable au sein des entreprises, des fonds et des gouvernements, Google.org constitue à la fois une référence et un exemple édifiant en matière de responsabilisation à grande échelle.

Pour instaurer la confiance, les prochains rapports devraient approfondir la vérification indépendante de l'impact, les garanties de gouvernance locale et l'éthique de l'IA dans les communautés vulnérables. L'écosystème ESG au sens large sera attentif.

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