Google, KPMG et Accenture parmi les 10 principaux émetteurs : les entreprises sont à la traîne dans la réduction des émissions liées aux voyages malgré leurs engagements en matière de climat

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Principaux plats à emporter:
- Alors que 57 grandes entreprises ont fixé des objectifs, 83 % des entreprises mondiales n'ont toujours pas de plans crédibles pour réduire les émissions des vols d'entreprise.
- Un petit groupe d’entreprises a une part d’émissions plus importante que le reste des entreprises du classement. Les 25 plus gros flyers sans objectif représentent 36% des émissions des 328 entreprises de notre classement.
- 5 entreprises sur 328 répondent au « gold standard » : ces entreprises les mieux classées déclarent les émissions du transport aérien et s’engagent à les réduire en valeur absolue de 50 % ou plus, d’ici 2025 ou avant.
- 44 grandes entreprises déclarent l'impact total de leurs activités aériennes sur le climat en incluant les émissions autres que le CO2, mais la plupart des entreprises du classement ne les prennent toujours pas en compte.
- La moitié de certains des plus grands pilotes mondiaux – 115 sur 234 selon les données disponibles – ont maintenu leurs émissions en dessous de 50 % des niveaux de 2019 en 2022. Ce n'est qu'avec des objectifs clairs qu'ils pourront garantir la réduction durable nécessaire.
- Les gouvernements devraient donner pour mandat aux entreprises de réduire les émissions liées aux voyages, de rendre compte de l’intégralité des impacts de leurs voyages aériens et d’inclure des objectifs de réduction des émissions des vols professionnels dans leurs plans de transition climatique.
Un rapport récent de Transport et environnement a mis en lumière les efforts inadéquats déployés par de nombreuses sociétés multinationales pour atténuer l'impact environnemental de leurs voyages aériens d'affaires. Le classement, connu sous le nom de Travel Smart Ranking, évalue plus de 300 grandes entreprises, examine l'ampleur des émissions générées par les voyages en avion des employés et évalue si les entreprises ont mis en œuvre des objectifs pour réduire l'impact climatique des voyages d'affaires.
- Vingt-cinq entreprises multinationales, dont des géants de l’industrie comme Unilever, Danone et Accenture, ont reçu la note inférieure D pour leur incapacité à répondre à leur contribution significative aux émissions liées à l’aviation.
- Ces 25 entreprises représentent collectivement 36 % de toutes les émissions liées à l’aviation parmi les entreprises analysées, soulignant leur impact environnemental démesuré.
- Malgré les engagements publics de s'aligner sur l'Accord de Paris, certaines multinationales, dont Amazon, GSK et Google, ont été pointées du doigt pour leur manque d'action significative pour réduire les émissions de l'aviation.
- Une action urgente est nécessaire, avec une réduction de 50 % du total des voyages d’affaires nécessaire au cours de cette décennie pour s’aligner sur une trajectoire de décarbonation compatible avec 1.5°C.
- Les géants de la technologie comme Microsoft, IBM et Google sont à la traîne des leaders du secteur en matière de réduction des émissions liées aux voyages d'affaires, ce qui suscite des inquiétudes quant à leur engagement en faveur du développement durable.

Le rapport met en évidence un contraste frappant au sein des secteurs, certaines entreprises affichant des objectifs ambitieux en matière de développement durable tandis que d’autres sont à la traîne. Malgré les engagements publics d’aligner leurs opérations sur les objectifs de l’Accord de Paris, certaines multinationales, dont Amazon, GSK, Danone, Unilever et Google, ont été pointées du doigt pour leur manque d’action significative pour réduire les émissions de l’aviation.
Top 9 des dépliants sans plans crédibles pour réduire les émissions des voyages d'affaires

Source : Classement Travel Smart – édition 2024
ARTICLE ASSOCIÉ: Le SBTi appelle à une plus grande transparence des émissions des entreprises dans le nouveau rapport 2023 du Corporate Climate Responsibility Monitor
Transport & Environment souligne l'urgence pour les entreprises de fixer des objectifs pour réduire leurs émissions liées aux voyages aériens, affirmant qu'une réduction de 50 % de l'ensemble des voyages d'affaires est nécessaire cette décennie pour s'aligner sur une trajectoire de décarbonation compatible avec 1.5°C. Denise Auclair, responsable des voyages d'affaires chez Transport & Environnement, souligne la responsabilité des meilleurs voyageurs de donner la priorité aux réductions d'émissions, avertissant que ne pas le faire pourrait entraîner des désavantages concurrentiels.
« Les meilleurs voyageurs ont la responsabilité immense de réduire leurs vols. Ils doivent de toute urgence fixer des objectifs, sous peine de perdre face à leurs concurrents. Il n’y a aucune excuse pour ne pas agir. Les pairs de leur secteur ont fixé des objectifs ambitieux, alors qu’est-ce qui empêche les retardataires comme KPMG et Accenture de faire de même ? – Denise Auclair, Transports et Environnement
Le rapport souligne également les disparités en matière d'engagement environnemental entre les entreprises, seule une fraction des entreprises évaluées ayant fixé des objectifs de réduction des émissions liées aux voyages d'affaires. Si certains, comme Pfizer, AstraZeneca et Oracle, ont été reconnus pour leurs changements innovants et leurs objectifs ambitieux, la majorité n'a pas encore démontré un véritable engagement à réduire les émissions du transport aérien.
« Des années après que le monde de l’entreprise ait appris à se connecter et à collaborer avec moins de vols, de nombreuses entreprises n’ont pas encore levé le petit doigt pour agir sur l’empreinte climatique de leurs vols professionnels. Il est impératif que les entreprises se fixent des objectifs concrets et des engagements contraignants pour réduire leurs vols d’affaires. Sans ces actions concertées, les engagements de zéro émission nette ne seront que de vides de sens. » – Florence Long, Fédération aéronautique et environnement
Les géants de la technologie tels que Microsoft, IBM et Google ont été critiqués pour leur incapacité à suivre le rythme des leaders du secteur en matière de réduction des émissions liées aux voyages d'affaires. Malgré leurs positions de premier plan sur le marché, ces compagnies n’ont pas établi de plans crédibles pour réduire leurs vols d’affaires polluants, risquant ainsi un retour aux niveaux de vols d’avant la COVID-19.
« Le Travel Smart Ranking n'est pas seulement un classement, c'est un appel à l'action. Nous exhortons toutes les entreprises à fixer des objectifs de réduction des émissions liées aux voyages d’affaires qui accéléreront les progrès à court terme vers les objectifs de zéro émission nette. Cette étape cruciale contribuera à garantir que, dans les entreprises et les secteurs, les dirigeants adoptent des solutions et des politiques qui favorisent les voyages durables et utiles. – Adam Braun, PDG et co-fondateur de Clarasight
Alors que le monde s’efforce de lutter contre le changement climatique, il incombe aux entreprises de prendre des mesures décisives pour réduire leur empreinte environnementale. Ne pas le faire mine non seulement leur engagement en faveur du développement durable, mais présente également des risques pour leur compétitivité et leur réputation sur un marché de plus en plus soucieux de l’environnement.
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