• Un financement de série B de 28 millions de dollars renforce la position d'OXCCU dans la mise à l'échelle de carburants d'aviation durables (SAF) à prix compétitif.
• Le soutien stratégique d'IAG, de Safran, d'Orlen VC et d'investisseurs climatiques de premier plan souligne l'alignement de l'industrie sur la décarbonisation de l'aviation.
• Le processus catalytique en une seule étape d’OXCCU vise à réduire les coûts de production, s’attaquant ainsi au principal obstacle à l’adoption du SAF.

Une spin-off d'Oxford attire des capitaux mondiaux

OXCCU, une spin-off de l'Université d'Oxford qui développe un carburant aéronautique durable à partir de déchets de carbone, a levé 28 millions de dollars lors d'un tour de table de série B sursouscrit. Ce financement réunit des investisseurs des secteurs aérien, aérospatial et énergétique, témoignant de la confiance dans la capacité de l'entreprise à industrialiser une filière rentable de carburant aéronautique à faible teneur en carbone.

Parmi les participants figurent de nouveaux investisseurs : IAGi Ventures (International Airlines Group), Safran Corporate Ventures, Orlen VC, Hostplus et TCVC. Des bailleurs de fonds existants, tels que Clean Energy Ventures, Kiko Ventures (IP Group), Aramco Ventures, Eni Next, Braavos Capital et l'Université d'Oxford, ont également réinvesti.

Le financement accélérera la mise à l'échelle et la commercialisation de la technologie d'OXCCU, en développant son usine de démonstration OX1 à l'aéroport de Londres Oxford, lancée en 2024. Une deuxième installation plus grande, OX2, devrait être opérationnelle en 2026.

Technologie visant à surmonter les barrières financières

L'aviation représente environ 2 à 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et les régulateurs de l'UE et du Royaume-Uni durcissent les exigences pour accroître l'utilisation du SAF. Pourtant, les coûts de production élevés ont empêché une adoption à grande échelle, le SAF représentant encore moins de 0.2 % de l'approvisionnement mondial en kérosène.

Le catalyseur à base de fer breveté d'OXCCU contourne les procédés traditionnels en plusieurs étapes en convertissant directement les gaz carboniques et l'hydrogène résiduels en hydrocarbures à haute efficacité énergétique par une seule réaction exothermique. Cette chimie simplifiée réduit les coûts d'investissement et d'exploitation tout en maintenant les normes de qualité du carburant.

La flexibilité des matières premières, notamment le biogaz reformé, les déchets de bois gazéifiés et le CO₂ pur combiné à l’hydrogène, pourrait rendre la technologie déployable dans diverses zones géographiques.

"Les capitaux sont rares, mais les investisseurs reconnaissent l’urgence de réduire les coûts du SAF," m'a dit Andrew Symes, PDG d'OXCCU. « Nous prouvons qu'une science unique, appliquée à grande échelle, peut faire progresser l'aviation vers le zéro net. »

Les investisseurs lient les objectifs climatiques à l’approvisionnement en carburant

Pour IAG, l'un des plus grands groupes aériens européens, cet investissement soutient son objectif de répondre à 10 % de ses besoins en carburant avec du SAF d'ici 2030. « Le développement de carburants de nouvelle génération est essentiel pour notre stratégie zéro émission nette », a déclaré Jonathon Counsell, directeur du développement durable du groupe IAG.

Orlen VC a décrit cette initiative comme faisant partie de sa volonté de devenir l'un des principaux producteurs européens de SAF d'ici 2035.« Investir dans OXCCU renforcera notre compétitivité à mesure que nous transformons notre activité vers la neutralité carbone », dit Ireneusz Fąfara, président du conseil d'administration d'Orlen.

Safran, le constructeur aéronautique français, a lié son investissement à la réduction des risques tout au long de la chaîne d'approvisionnement en SAF.La mise à l’échelle de technologies prometteuses complète nos propres efforts dans les moteurs et les équipements », dit Nathalie Stubler, Directrice du Développement Durable.

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La vitesse de développement attire l'attention

Les investisseurs en capital-risque soulignent la trajectoire rapide d'OXCCU, de la recherche en laboratoire au projet pilote et désormais à la démonstration commerciale.Cette entreprise est passée de la science à l'échelle en quelques années seulement," m'a dit Daniel Goldman, cofondateur de Clean Energy Ventures. "La possibilité de produire du carburant aéronautique à faible coût directement à partir de déchets de carbone et d’hydrogène est en train de remodeler le marché des SAF.

Robert Trezona, partenaire Cleantech d'IP Group a qualifié cet accord de signe de crédibilité du secteur.Des capitaux importants provenant d’acteurs établis soutiennent désormais une voie viable pour décarboner complètement l’aviation », a-t-il déclaré, soulignant le rôle du Royaume-Uni dans la commercialisation de la technologie climatique.

Au-delà de l'aviation

Si l'aviation constitue la priorité immédiate, OXCCU souligne que sa plateforme pourrait s'étendre aux produits chimiques et aux plastiques, diversifiant ainsi les sources de revenus et amplifiant l'impact climatique. Néanmoins, les dirigeants soulignent que les besoins urgents de décarbonation de l'aviation demeurent la priorité.

"« C’est un moment critique pour la technologie climatique », a déclaré Symes.L'aviation a besoin d'une solution évolutive, et le SAF en est le levier. Le défi est le coût, et c'est précisément ce que nous relevons.

Contexte global

Ce tour de table intervient alors que l'Europe se prépare à mettre en œuvre les exigences de ReFuelEU, obligeant les compagnies aériennes à augmenter leurs mélanges de SAF à partir de 2025, et que l'obligation britannique relative aux SAF est en voie de finalisation. Pour les investisseurs, les compagnies aériennes et les décideurs politiques, les technologies permettant de réduire les coûts de production sont essentielles pour atteindre ces objectifs.

En s'associant à des partenaires industriels tout au long de la chaîne de valeur aéronautique, OXCCU se positionne comme un pont potentiel entre les ambitions réglementaires et la réalité du marché. Ses progrès seront suivis de près par les investisseurs internationaux en quête de solutions crédibles pour la décarbonation de l'aviation.

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