Le nouveau rapport InfluenceMap révèle que l'exposition des banques canadiennes aux combustibles fossiles dépasse celle de leurs homologues américaines et européennes

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InfluenceMap, une organisation à but non lucratif dédiée à fournir des analyses objectives et fondées sur des données sur l'impact des entreprises et des institutions financières sur le changement climatique et la perte de biodiversité, a publié des évaluations évaluant la gouvernance climatique, les activités de financement et l'engagement politique des cinq plus grandes banques du Canada en relation avec à leurs progrès vers l’atteinte de zéro émission nette.
L'évaluation 2024 de FinanceMap des cinq grandes banques canadiennes montre que les entreprises compromettent leurs propres engagements de zéro émission nette en raison de leurs activités de financement, du manque de politiques de financement sectorielles solides et d'un engagement politique incohérent. Ceci malgré les cinq banques (Banque Royale du Canada, Banque Toronto-Dominion, Banque Scotia, Banque de Montréal et Banque Canadienne Impériale de Commerce) étant signataires du Alliance bancaire Net Zero (NZBA).
Notamment, les activités de financement des combustibles fossiles des banques et leurs politiques limitées d’exclusion des combustibles fossiles sont très mal alignées sur les trajectoires de zéro émission nette de l’AIE et du GIEC. Entre 2020 et 2022, les Big Five ont régulièrement augmenté leur exposition au financement des combustibles fossiles, passant d’une moyenne de 15.5 % en 2020 à 18.4 % en 2022, facilitant ainsi un total de 275 milliards de dollars (USD) de financement aux entreprises de la chaîne de valeur des combustibles fossiles au cours de cette période.
Aucune banque ne s’est engagée à supprimer progressivement le financement du charbon thermique. Lorsqu’ils ont mis en place des politiques d’exclusion des combustibles fossiles, celles-ci ne s’appliquent qu’à certaines activités pétrolières et gazières non conventionnelles. Pendant ce temps, le secteur pétrolier et gazier canadien a enregistré des bénéfices élevés ces dernières années, ravivant l'intérêt pour l'expansion de la production et des infrastructures. En conséquence, le financement facilité par les Big Five aux sociétés pétrolières et gazières canadiennes est passé de 36 milliards de dollars en 2020 à 73 milliards de dollars en 2022. Le financement national du pétrole et du gaz a représenté 68 % du total des flux de financement pétrolier et gazier des banques au cours des trois années. période d'un an.
Bien que les cinq grandes banques soient toutes membres de la Net Zero Banking Alliance, aucune d’entre elles n’a publiquement plaidé en faveur d’une politique ambitieuse en matière de climat au Canada. En fait, les banques appartiennent à des associations industrielles qui s’efforcent de bloquer ou d’affaiblir les politiques liées au climat au Canada et dans le monde. Ceci malgré la déclaration d’engagement de la NZBA qui souligne que les signataires « s’engageront sur des politiques publiques pour aider à soutenir une transition vers zéro émission nette des secteurs économiques conformément à la science ».
Le Association des banquiers canadiens, un groupe du secteur financier représentant les cinq banques, a souligné que le Canada n'exige pas de réglementation financière liée au climat et que le rythme de la transition énergétique devrait être déterminé par les politiques de l'économie réelle. Les cinq banques sont également membres d'associations industrielles intersectorielles, notamment le Chambre de commerce du Canada et de la Conseil canadien des affaires, qui préconisent l’expansion de la production canadienne de gaz fossile et bloquent ou diluent la politique climatique de l’économie réelle au Canada et dans le monde.
Cette étude a analysé 1.6 2020 milliards de dollars de prêts aux entreprises et d’opérations de souscription d’obligations et d’actions auprès des cinq grandes banques en 2021, 2022 et 1. Selon BloombergNEF, le ratio entre l’investissement dans les combustibles fossiles et l’approvisionnement en énergie à faible émission de carbone doit atteindre 4 à 2030. d’ici 1.5 pour atteindre un scénario 2020°C. Les flux de financement des Big Five canadiens ont inversé ce ratio en 2022-3.9 à 1 pour 16.9 en faveur du financement des combustibles fossiles. 4.3 % de tous les financements facilités évalués sont allés à des sociétés pétrolières, gazières et charbonnières, contre seulement 2.8 % à des sociétés identifiées comme vertes. Le ratio de financement des entreprises de combustibles fossiles par rapport aux entreprises vertes des Big Five est nettement supérieur à celui des principales banques américaines (1 pour 2.0) et européennes (1 pour XNUMX). BMO avait le ratio combustibles fossiles/vert le plus élevé, soit 6.8 pour 1, tandis que Banque Scotia avait le plus bas à 3.0 pour 1.
Les cinq grandes banques ne semblent pas aligner leurs objectifs de réduction des émissions à court et moyen terme sur leurs engagements zéro émission nette à long terme. Les cinq banques ont fixé des objectifs intermédiaires pour 2030 pour les secteurs du pétrole, du gaz et de l’électricité, entre autres objectifs sectoriels. Cependant, il s’agit presque tous d’objectifs relatifs, basés sur l’intensité, permettant une augmentation absolue des émissions financées. Seulement BMO s’est fixé pour objectif de réduire ses émissions absolues de pétrole et de gaz de type Scope 3. Entre-temps, RBC, Banque Scotia et BMO n’ont inclus que les activités de prêt dans leurs objectifs, omettant de leurs objectifs les principaux flux de financement tels que les activités sur les marchés de capitaux. Les Big Five ont facilité la souscription d’obligations et d’actions pour 74 milliards de dollars (USD) à des entreprises de la chaîne de valeur des combustibles fossiles entre 2020 et 2022, ce qui représente 16.0 % de la valeur totale évaluée de leurs opérations de souscription.
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L'évaluation par FinanceMap de la gouvernance, de la stratégie et des politiques climatiques des banques par rapport aux lignes directrices du TCFD et aux positions technologiques du GIEC/AIE montre qu'il n'y a aucun leader dans le secteur bancaire canadien, avec une note régionale moyenne de D+. Bien que les cinq grandes banques semblent avoir intégré les considérations climatiques dans leurs rapports sur les processus de gouvernance et la gestion des risques, elles ne font pas preuve de stratégies climatiques solides et sont à la traîne dans les mesures et les objectifs utilisés pour évaluer et gérer les risques et opportunités climatiques importants. Par rapport aux autres régions, les banques canadiennes sont à égalité avec les banques américaines (moyenne D+) et à la traîne des banques européennes (moyenne C+) à cet égard.